L’Institut Jérôme Lejeune face aux défis du Covid19
Depuis le lundi 16 mars dernier, l’Institut Jérôme Lejeune a fermé ses portes pour se réinventer hors-les-murs le temps du confinement.
Le premier objectif de toute l’équipe a été de permettre la continuité des consultations et de rester disponibles pour les patients et leurs proches.
Ainsi, la quasi-totalité des consultations programmées ont pu être maintenues en téléconsultation et tous les patients ayant des rendez-vous prévus en mars, avril ou mai ont pu être contactés pour une téléconsultation ou bien pour reprogrammer un rendez-vous.
L’équipe médicale est très mobilisée pour assurer ces téléconsultations et pour répondre aux questions des familles et professionnels de santé. A cet effet, une permanence téléphonique a été mise en place. « La psychologue et le médecin psychiatre de l’Institut sont particulièrement mobilisés pour répondre à toutes les demandes des familles anxieuses face à cette période si particulière. » explique le Docteur Mircher, chef de la consultation de l’Institut Jérôme Lejeune. En effet, « le changement de lieu et des habitudes ainsi que les pertes de repères sont à l’origine d’une augmentation des troubles anxieux et des troubles du comportement qui peuvent être particulièrement compliqués à gérer » précise Alexia du Ché, psychologue à l’Institut Lejeune.
En parallèle, plusieurs membres de l’équipe médicale ont rejoint les rangs de ceux qui sont en première ligne pour soigner les malades du Covid-19. Parmi eux, le Docteur Rebillat, gériatre à l’Institut Lejeune, qui est engagée dans l’équipe d’un EHPAD. « Certaines activités de l’Institut, notamment les protocoles de recherche, sont interrompus le temps du confinement ce qui a permis à plusieurs d’entre nous d’aller renforcer des équipes soignantes en dehors de l’Institut, explique-t-elle. Pour moi qui suis gériatre, cela me paraissait d’autant plus important que la population âgée est particulièrement exposée au virus. Le secteur gériatrique est celui qui requiert le plus de renfort, il y a un grand besoin de présence médicale dans les structures telles que les EHPAD, et les services gériatriques hospitaliers. C’est une expérience impressionnante, on assiste à des choses très difficiles. Il y a beaucoup de personnes malades, qu’il faut réévaluer chaque jour. Les personnes en renfort n’apportent pas seulement des compétences mais aussi du recul, et un soutien indispensable pour les soignants éprouvés. Au milieu de cette grande détresse, nous avons à cœur de maintenir une dimension humaine essentielle. J’expérimente combien la solidarité qui se développe dans ce triste contexte est précieuse. »
Comme d’autres professionnels de l’Institut engagés en renfort, le Dr Rebillat continue en parallèle le suivi de ses patients de l’Institut. « Grâce aux téléconsultations, je continue le suivi de mes patients. C’est très important pour nous de pouvoir continuer à accompagner les familles. En téléconsultation, nous prenons une heure, voir plus quand c’est nécessaire, pour échanger avec le patient et ses proches. »
« Cette période particulière met en lumière la solidarité et le dévouement de chacun pour les patients »
Grace aux outils technologiques mis en place, l’équipe médicale continue à se retrouver en visioconférence chaque semaine pour faire le point sur la situation et partager des questions autour des patients. « Cette période particulière met en lumière la solidarité et le dévouement de chacun pour les patients », témoigne le Dr Mircher.
Un article dédié à la situation a été publié sur le site internet de l’Institut (à retrouver ici), et est régulièrement étoffé au gré des connaissances et de la mise en place d’initiatives à partager. Vous pouvez y retrouver des conseils, mais aussi des outils à utiliser à la maison en cette période de confinement.
Du côté de la recherche, les protocoles en cours sont suspendus pour toute la durée du confinement. Pour autant la recherche ne s’arrête pas : l’Institut est engagé, au côté de la société internationale de recherche pour la trisomie 21 (T21 Research Society), dans un projet étudiant l’exposition des personnes porteuses de trisomie 21 au virus Covid19. « Il s’agit d’une enquête, explique Sophie Durand, directrice de la recherche à l’Institut Jérôme Lejeune, dont l’objectif est de recueillir des informations sur les cas recensés de COVID-19 chez les sujets porteurs de trisomie 21 en France pour améliorer les connaissances médicales, la prise en charge et le suivi des patients avec trisomie 21 et atteints du COVID-19. »
Enfin, pour apporter une aide aux professionnels qui accompagnent des jeunes susceptibles d’être marqués par les événements, nous avons mis en place une offre de formation à distance sur le thème des troubles du comportement. « Il s’agit de la rediffusion d’une formation que nous avions donnée l’année dernière, explique Bénédicte Bourdel, Responsable des formations à l’Institut Jérôme Lejeune. Cette période où la plupart des structures spécialisées pour enfants et adolescents porteurs de handicap sont fermées à cause du confinement, peut être une opportunité de se former pour les professionnels. La formule est volontairement souple pour permettre à chacun de suivre la formation comme il le souhaite. » Cette formation porte plus précisément sur : les troubles neurologiques et comportementaux des enfants et adolescents avec déficience intellectuelle. « Après deux mois de confinement, il est possible que les professionnels de structures spécialisées se retrouvent à devoir accompagner des enfants que la situation aura perturbé. Notre intuition est que cette formation peut donner des outils pour ce genre de situation » ajoute Bénédicte. Pour en savoir plus sur cette formation, cliquez ici.
L’ensemble de l’équipe de l’Institut adresse son soutien aux personnels soignants, à toutes les personnes mobilisées par cette crise sanitaire, à toutes celles qui sont particulièrement éprouvées, et redit son dévouement et sa volonté d’accompagner ceux qui sont en difficulté.