Respire 21 recherche

LES PROGRAMMES DE RECHERCHE DE L’INSTITUT

Respire 21

Démontrer l’intérêt d’un dépistage et d’une prise en charge précoces du syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS) chez les nourrissons porteurs de trisomie 21

Avancée du projet

Analyse des données à 5 ans en préparation

En collaboration avec :

Hôpital Necker-Enfants malades

Point de départ de l’étude

Cette étude s’appuie sur les éléments suivants :

  • Le SAOS est très fréquent : entre 30% et 50% des enfants avec trisomie 21.
  • Les signes cliniques n’étant pas assez sensibles, il est aujourd’hui sous-diagnostiqué chez les nourrissons porteurs de trisomie 21, et par conséquent sous-traité.
  • Or, un certain nombres d’études ont montré les effets délétères du SAOS sur le développement neurocognitif et le comportement.
  • Il en résulte , très probablement, un frein au développement cognitif et comportemental de nombreux enfants porteurs de trisomie 21, faute d’une bonne oxygénation du cerveau.

L’hypothèse à l’origine du projet est qu’un dépistage systématique associé à une correction optimale du SAOS pendant les 3 premières années de vie pourrait sensiblement améliorer leur pronostic neurocognitif, leur comportement, leur autonomie et leur intégration dans la société.

L’étude concerne 80 enfants, divisé en deux groupes de 40 : l’un suivi depuis l’âge de 6 mois et l’autre à partir de 36 mois. L’étude a démarré au 3e trimestre 2017 et devait durer 5 ans (2 ans d’inclusion et 3 ans de suivi). La décision a finalement été prise de poursuivre le suivi des enfants diagnostiqués dans le cadre de l’étude traités pour leur SAOS. Ces derniers ont été revus à l’âge de 5 ans dans le cadre de leur consultation médicale annuelle et bénéficié d’une nouvelle polysomnographie.

  

Première publication : résultats à 3 ans

 

La rentrée 2024 est marquée par la publication des premiers résultats de l’étude, dans The Lancet Regional Health – Europe, prestigieuse revenue scientifique médicale britannique.

Les résultats apportent en premier lieu la confirmation de la prévalence du SAOS chez le nourrisson avec trisomie 21 : à l’âge de 6 mois, 97 % des enfants inclus dans l’étude ont un SAOS, et pour 54 %, celui-ci est d’intensité modérée ou sévère. Dépisté et, le cas échéant traité, sa sévérité diminue dès l’âge de 12 mois, améliorant significativement la qualité et l’architecture du sommeil.

Du point de vue du développement neurocognitif,  le Quotient de Développement Global1, évalué à 36 mois après dépistage et, le cas échéant, traitement du SAOS, montre des résultats meilleurs de façon statistiquement significative. Le QDG est globalement supérieur de 4 points à celui des jeunes enfants porteurs de trisomie 21 âgés de 36 mois et sans dépistage précoce. Quand un enfant ordinaire âgé de 36 mois a un QDG autour de 100, l’enfant porteur de trisomie 21 sans dépistage précoce du SAOS en a un de 50,7, et celui dépisté précocémment et – le cas échéant, traité avant 36 mois – de 55,7. 

De même, les fonctions adaptatives, évaluées par l’échelle de Vineland2, sont statistiquement meilleures chez les enfants dépistés et traités précocement, avec un écart de 13 points entre les deux groupes étudiés.

Bien que ces différences soient statistiquement significatives, la question de leur
signification clinique reste encore ouverte. L’étude laisse néanmoins supposer un impact réel, du fait de la concordance des résultats observés et de leur corrélation.
Les résultats sont donc en faveur d’un réel bénéfice sur le développement neurocognitif et socio-adaptatif du jeune enfant porteur de trisomie 21, même s’il reste modéré.

Les acteurs de l'étude

L’étude Respire 21 associe l’Institut Jérôme Lejeune à l’hôpital Necker-Enfants malades avec le Professeur Brigitte Fauroux, responsable de l’Unité de ventilation non invasive et du sommeil de l’enfant, unité de référence en France pour le dépistage et le traitement des apnées du sommeil de l’enfant et du nourrisson.

Foire aux questions RESPIRE 21

Le dépistage des apnées du sommeil est une préoccupation constante des médecins de l’Institut depuis plusieurs années : pour chaque nourrisson, enfant ou adulte qui vient à l’Institut, le médecin fait un interrogatoire des parents ou accompagnants, à la recherche de signes nocturnes ou diurnes d’apnées du sommeil. Si des troubles du sommeil sont suspectés, un enregistrement du sommeil est organisé à proximité du domicile. Si des apnées sont détectées, un traitement et une prise en charge sont proposés.

Vous ressentez une urgence de diagnostic et de prise en charge ? Vous regrettez que votre enfant n’ait pas bénéficié d’un diagnostic plus jeune ?

Quel que soit l’âge des patients, la recherche profite à tous :
les patients bénéficient toujours des retombées scientifiques d’un projet de recherche, même si celui-ci est destiné à une tranche d’âge précise pour homogénéiser le groupe.

Dans le cas du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), il n’est jamais trop tard pour poser un diagnostic et mettre en place un traitement adapté (ORL d’abord, puis éventuellement appareillage). Quel que soit l’âge des patients, s’ils sont diagnostiqués porteurs d’un SAOS, le traitement sera utile au patient tant pour ses fonctions cognitives (mémoire, attention) que pour sa qualité de vie (fatigue, irritabilité, etc.).